Au XVIIIème siècle, le peuple s’est pris de passion pour le jeu. Les dés, jeux de cartes, paris et autres « bonneteau » sont dans l’air du temps. On joue dans les dans les rues, dans les tripots clandestins, mais également dans les salons où le raffinement est de mise.
C’est donc sous Louis XV et Louis XVI, nécessité faisant loi, que l’on fait appel aux meilleurs ébénistes pour fabriquer des meubles adaptés à l’usage du jeu. Ainsi apparaissent les voyeuses, voyelles, ponteuses et fumeuses. Ces chaises garnies permettent de participer aux parties de cartes et autres jeux, mais aussi de s’installer confortablement afin d’observer le jeu, les joueurs et toutes personnes se trouvant dans la pièce, d'où le terme voyeuse (nous y reviendront).
La voyeuse est une chaise étroite réservée aux hommes. Assis à califourchon sur l’assise en trapèze, on s’accoudait sur la manchette située au sommet du haut dossier sur lequel on appuyait sa poitrine.
La Ponteuse, dont l’appellation provient du verbe « ponter » (miser contre le « banquier »), est une voyeuse dont la manchette s’ouvre sur compartiment ou ranger les jetons à miser. On la décline également en Fumeuse ou chaise de fumeur qui est réservée à l’usage des fumeurs. Son assise est ronde et le compartiment sous la manchette sert au rangement du tabac, des pipes et autres ustensiles.
La Voyelle de dame ou Voyeuse à genoux, est une voyeuse basse réservée aux femmes. Les robes voulumineuses et la bienséance étaient de mise à l’époque, celles-ci ne pouvaient pas s’asseoir à califourchon, on s’y agenouille et s’y accoude comme sur un prie-Dieu pour assister au jeux.
Les voyeuses et voyelles étaient également utilisées comme chaises de conversation en les installant dossier contre dossier. Cette installation avait un petit inconvénient : les messieurs étaient installés plus haut que les dames, ce qui offrait une vue plongeante sur leurs décolletés.
Le terme voyeuse serait-il à double sens ?
Sources :
https://www.lescarnetsdigor.fr
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